Vous souhaitez comprendre ce qu’est la naturopathie et comment cette médecine traditionnelle peut vous aider dans le cadre de la prise en charge du syndrome des ovaires polykystiques ? Découvrez comment le naturopathe identifie les dysfonctionnements du corps et vous accompagne vers un retour à l’équilibre.
Lorsque les professionnels de santé diagnostiquent un syndrome des ovaires polykystiques, les solutions qui s’offrent à nous peuvent nous paraître assez limitées.
Certaines d’entre elles se trouvent dans la naturopathie, discipline encore trop méconnue lorsqu’il s’agit de traiter le SOPK.
Pour vous permettre de comprendre comment la naturopathie peut vous aider à inverser votre SOPK, évoquons en premier lieu la philosophie thérapeutique de la naturopathie, puis son intérêt dans le traitement d’une pathologie caractérisée par une grande complexité.
L’APPROCHE THÉRAPEUTIQUE DE LA NATUROPATHIE
La naturopathie a pour but d’identifier les déséquilibres et dysfonctionnements du corps afin de vous accompagner dans le rééquilibrage global de votre organisme et donc, dans le retour à la pleine santé.
En d’autres termes, la naturopathie se fonde sur le principe que si votre corps est à l’équilibre (ou tend vers l’équilibre), l’organisme construira ses propres capacités d’auto-guérison et de défense.
Lorsque ça n’est pas le cas, le naturopathe s’intéressera à la globalité de votre organisme (votre système digestif, votre système nerveux, votre sommeil, votre système circulatoire, votre système hormonal, etc.), pour comprendre quels sont les déséquilibres à l’origine de vos symptômes.
Ensuite, il vous accompagnera dans la mise en place de nouvelles habitudes pour, non pas agir sur vos symptômes, mais sur leurs causes, cette démarche s’attachant à obtenir des résultats profonds et durables.
Les outils de la naturopathie sont notamment l’alimentation, la micronutrition, l’usage des plantes avec par exemple la phytothérapie, l’exercice physique, les thérapies manuelles (massages, etc).
LE SOPK, UNE PATHOLOGIE CARACTÉRISÉE PAR UNE GRANDE HÉTÉROGÉNÉITÉ DE SYMPTÔMES
Le SOPK est diagnostiqué lorsque deux des trois critères ci-dessous sont présents :
- la présence d’un grand nombre de follicules antraux dans les ovaires (supérieur à 12 par ovaire). Ce sont ces follicules en grand nombre qui donnent cet aspect polykystique aux ovaires. Il ne s’agit pas de kystes (attention à l’amalgame)
- des cycles menstruels irréguliers, anovulatoires (sans ovulation) ou absence de cycles (aménorrhée)
- des taux d’androgènes élevés (c’est-à-dire les hormones sexuelles mâles comme la testostérone ou la DHEA).Mais une fois ces critères de diagnostic établis, il peut être encore bien difficile d’identifier et de comprendre quels peuvent être nos axes d’action pour inverser notre SOPK.
Pour cela, il convient d’aller plus loin et d’aller explorer du côté de nos symptômes.
On le dit souvent, il existe autant de SOPK que de femmes touchées par le syndrome, et chacune présente des symptômes qui lui sont propres.
C’est pourquoi, dans la prise en charge naturopathique du SOPK, nous partons des symptômes pour remonter doucement à leurs causes.
Les symptômes du syndrome des ovaires polykystiques peuvent varier considérablement d’une femme à l’autre. Certaines femmes en ressentiront une multitude tandis que d’autres n’en expérimenteront qu’un ou deux.
Et pourtant, la lecture de leurs résultats médicaux ne révèlera pas cette singularité, mais indiquera simplement qu’elles présentes toutes les critères de diagnostic du SOPK.
Pour inverser un SOPK grâce à la naturopathie, il convient donc de faire un état des lieux exhaustif des symptômes, déterminer ceux qui sont déterminants, et commencer à agir sur les facteurs à l’origine de ces symptômes pour les inverser.
En agissant sur les facteurs déterminants, on peut donc dans la plupart des cas inverser doucement mais surement un SOPK.LES FACTEURS DÉTERMINANTS DANS L’EXPRESSION DU SOPK
Plusieurs facteurs peuvent être moteurs dans l’expression du SOPK et provoquer les symptômes typiques de cette pathologie :
- l’inflammation chronique : d’après les recherches scientifiques, il s’agit de l’une des causes principales du déséquilibre qui engendre le SOPK (J. Teede. et. al, 2016. « Polycystic Ovary Syndrome : An Update ». Australian Family Physician 41 (10): 752-56; Lujan ME. et. al, 2013, PMID: 23503943). Dès lors, toutes les femmes souffrant du SOPK devraient être prises en charge pour le traitement de l’inflammation.
- la résistance à l’insuline : toutes les femmes souffrant du SOPK ne présenteront pas nécessairement d’insulino-résistance. Toutefois, si vous êtes en surpoids, ou si vous prenez facilement du poids sans réussir à la perdre malgré votre bonne hygiène de vie, la résistance à l’insuline pourrait en être la cause. Ainsi, l’alimentation recommandée pour les femmes souffrant d’un SOPK de type « insulino-résistant » ne sera pas la même que pour les personnes présentant un SOPK de type « inflammatoire ». Cependant, la sensibilité à l’insuline doit rester une préoccupation dans la prise en charge de toute femme souffrant du SOPK, car leurs ovaires sont très sensibles à l’excès d’insuline (même un léger excès). En outre, il est possible de présenter à la fois une inflammation chronique et une résistance à l’insuline.
- le stress: chez les femmes qui ont un taux d’hormones androgènes en excès (la majorité des femmes souffrant du SOPK), c’est un des facteurs prioritaires à réguler pour obtenir rapidement des résultats. Les hormones androgènes sont produites par les ovaires, mais peuvent également être produites par les glandes surrénales (glandes situées au-dessus des reins et qui gèrent la production de cortisol, l’hormone du stress). Si les glandes surrénales sont trop sollicitées en raison d’un état de stress chronique, cela peut donc résulter en une aggravation des symptômes du SOPK.
- l’excès d’hormones androgènes : Pour les femmes qui ont des taux anormalement élevés d’hormones androgènes, outre la prise en charge de l’insulino-résistance, il convient de travailler sur la régulation hypophysaire des hormones ovariennes (c’est-à-dire permettre une sécrétion satisfaisante des hormones LH et FSH en facilitant les messages cerveau-ovaires), ainsi que sur l’inflammation. En normalisant les taux d’hormones androgènes, il est possible de restaurer les ovulations et d’agir sur les symptômes comme l’hirsutisme, la perte de cheveux et l’acné. Certaines femmes présenteront des taux d’hormones androgènes normaux tout en présentant des symptômes typiques de l’hyperandrogénie. La sensibilité des prises de sang et le moment où elles sont faites peuvent impacter les résultats obtenus. C’est pourquoi, en naturopathie, les symptômes primeront toujours sur les prises de sang. Ecoutez-vous, soyez votre propre détective.
- l’équilibre hormonal: les problématiques généralement identifiées sont un dérèglement de la production œstrogène-progestérone qui peut perturber les cycles menstruels et/ou un dérèglement de la sécrétion LH-FSH qui peut bloquer l’ovulation. Toutes les femmes souffrant du SOPK ne présenteront pas nécessairement des troubles ovulatoires. Cependant, en naturopathie, agir sur les dérèglements mentionnés ci-dessus et sur la communication entre cerveau et ovaires constituent les leviers d’action principaux de l’inversion d’un SOPK, et des symptômes qui lui sont associés.
- la thyroïde : les troubles de la thyroïde ne sont pas présents chez toutes les femmes souffrant du SOPK, mais lorsque c’est le cas, il peut s’agir d’un facteur aggravant. En effet, un ralentissement du fonctionnement de la thyroïde aggravera l’insulino-résistance et l’insulino-résistance ralentira le fonctionnement de la thyroïde (le serpent qui se mord la queue). Il convient de préciser également que les femmes souffrant du SOPK ont plus de risques de souffrir d’un déséquilibre de la thyroïde que les autres femmes, en raison d’un déséquilibre hormonal déjà présent.
- les facteurs environnementaux : l’environnement dans lequel nous vivons a un impact considérable sur la santé de la femme. En effet, beaucoup de toxines sont susceptibles d’aggraver le SOPK et la santé hormonale en général (BPA, dioxines, pesticides, etc.). En outre, l’environnement aurait également un impact sur la santé de nos enfants et nos petits-enfants car nous sommes susceptibles de transmettre nos déséquilibres avec notre patrimoine génétique (source).
- le régime alimentaire et l’équilibre nutritionnel : l’alimentation santé est l’un des axes d’action les plus performants auquel le syndrome des ovaires polykystiques sera susceptible de réagir en priorité (et avec le plus d’impact dans le temps). Dans de nombreux cas, elle permet d’inverser à elle seule la majorité des symptômes caractéristiques du SOPK, avec notamment une action sur l’insulino-résistance et l’inflammation chronique. L’alimentation santé devra être adaptée aux spécificités de chacune (présence d’un surpoids ou d’une obésité, expression des facteurs déterminants, mode de vie).UN ACCOMPAGNEMENT GLOBAL ET PERSONNALISÉ PAR LA NATUROPATHIE
Vous l’aurez très certainement compris, les axes d’action de la naturopathie pour inverser le SOPK sont nombreux et dépendent directement du type de SOPK présenté ainsi que des symptômes expérimentés par chacune.
La naturopathie privilégiera une approche globale et individualisée de votre situation, le cas échéant en collaboration avec les autres membres de votre équipe soignante, afin de mettre en place les actions nécessaires et adaptées à l’inversion de votre SOPK.
A cet effet, de nombreux outils seront utilisés : alimentation, micronutrition, exercice physique, phytothérapie (l’usage des plantes sous plusieurs formes), et autres techniques respectueuses de la nature et de l’environnement.
En conclusion, il me semble important d’ajouter la chose suivante : un SOPK, c’est pour la vie. C’est pourquoi j’utilise la notion d’« inversion ».
A ce jour, on ne guérit pas du SOPK. En revanche, en mettant en place les bonnes actions, on peut passer d’un SOPK très déséquilibré (avec une multitude de symptômes, dont la difficulté à tomber enceinte par exemple) à un SOPK stabilisé et inversé (avec une quasi absence de symptômes et une fertilité préservée). Mais cet équilibre reste à maintenir tout au long de votre vie, pour garder votre SOPK sous contrôle.
Rassurez-vous, une fois que votre corps connaît le chemin de l’équilibre, c’est de plus en plus facile d’y revenir ☺.